Après une sélection sévère, les premières cibles d’observation du télescope spatial James Webb (JWST) qui doit être lancé au printemps 2019, viennent d’être dévoilées. Sur les 200 déclarations d’intention initialement envoyées par des chercheurs du monde entier, seulement 13 programmes ont été retenus au titre des « Premières publications scientifiques » (ERS pour Early Release Science). Parmi eux, plusieurs programmes auxquels participe la communauté française ( en particulier le CEA, l’IAS, le LESIA et le LAM, laboratoires acteurs du Centre français d’Expertise MICE). Ces observations auront lieu au cours des cinq premiers mois des opérations scientifiques du JWST, après une période de mise en service de six mois.
Le JWST, grâce à son miroir de diamètre de 6,5 mètres et ses instruments de pointe opérant dans l’infrarouge, devrait offrir une résolution et une sensibilité inégalées dans ces longueurs d’onde. Pour utiliser au mieux les capacités du télescope rapidement, la communauté scientifique internationale doit proposer dès le départ des programmes de recherche innovants qui exploitent efficacement les capacités de l’observatoire.
Avec un total de 460 heures de temps d’observation avec le JWST, les programmes sélectionnés impliquent 253 chercheurs de 18 pays et couvrent un large éventail de domaines scientifiques et d’instruments, tels que les études des galaxies et de leurs noyaux, les amas stellaires et la formation d’étoiles proches et lointaines, la chimie interstellaire et la matière circumstellaire et la caractérisation des exoplanètes.
Les astrophysiciens du CEA sont engagés dans deux programmes de recherche des exoplanètes, planètes qui orbitent autour d’étoiles autres que le Soleil, qu’ils comptent détecter par deux méthodes différentes : la première par imagerie directe, la seconde par la méthode indirecte dite de « transit ». Cette méthode consiste à détecter le passage d’une planète devant son étoile qui se traduit par une très faible atténuation de la luminosité de l’étoile. Ces programmes utiliseront notamment les capacités de l’instrument MIRI (pour Mid-InfraRed Instrument), en partie développé au CEA. MIRI comporte notamment un mode coronographique qui permet d’atténuer la très forte lumière d’une étoile pour mieux détecter des planètes qui lui sont proches (voir La caméra infrarouge du prochain télescope spatial est déjà prête).
Essai de la caméra MIRI, équipée d’un « masque d’étoiles », un dispositif qui permet « d’éteindre » la lumière d’une étoile pour révéler d’éventuelles planètes. Le film montre le déplacement d’une étoile et son passage devant le centre du masque qui supprime sa lumière (séquence répétée deux fois). Crédits CEA-Irfu/DAp
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